Carte de voyages en coup de vent.

A 16 ans, je quitte la protection de la chaîne de l'Estérel et, avec elle, le giron familial pour aller à la rencontre du Mistral ; force nouvelle dont je ne me séparerai plus. Entre lutte et évasion. Années d'apprentissage au Conservatoire de danse d'Avignon et son opéra : apprentissage en tornade.

Puis me laisser emporter plus bas dans le couloir rhodanien, suivre l'entonnoir mistralien : en 1989, arrivée à Marseille et son ballet national.

7 ans de mise à profit des fastes du grand navire pour étirer les voyages là où le Mistral cède la place en bon maître à d'autres illustres courants. Le vent dans lequel j'étais engouffré régnait en monarque, en colon et toujours regardait ses traces plutôt que de vivre les effets d'une danse en partage. Des voyages toujours colorés par le même pavillon : l'académisme de R. Petit, et Angelin Preljocaj, et les shows de Zizi. L'apprentissage de la scène et l'abnégation du moi avec les dégâts et ravages de régimes autocratiques.

Cesser d'essayer de courir plus vite que le vent dans une quête effrénée à la virtuosité et au trompe l'oeil ; je m'ancre pour deux années dans la cité phocéenne afin de reprendre pieds, voir le linge battre aux fenêtres, les voiles s'éloignées et réapparaître, sentir m'arriver l'odeur du thym, entendre les platanes geindrent sous la pression du Mistral. Renouer avec un fil du temps. Ouverture à d'autres horizons, au paysage. Le métier de fleuriste m'y aide.

En 1998, mon corps avide des déséquilibres porteurs retourne à la danse. Je peux bénéficier d'un régime spécifique d'assurance chômage pour tenter de  vivre les effets d'une danse de l'échange. Toujours un vent fort m'accapare plus qu'un autre, volonté d'engagement dans un flux pour sentir sa puissance fertile ou non. Mais il y a la permissivité à me laisser porter vers d'autres rivages et expériences. Le travail du corps dansant aérien qui réapprend le sol ; les contacts différent et varient en fonction des territoires traversés. Michel Kelemenis, Thierry Thieu Niang, Nadège MacLeay, Christiane Blaise, Félix Ruckert, Pierre Droulers, Laura Scozzi, l'association Incidence - Arles, le groupe Bernard Menaut, Cie lagartija - Roberto Vidal, Trucmuche Compagnie – Mickaël Allibert et la Zouze - Cie Christophe Haleb. Constater par ma pratique la pluralité de courants.

S'affirme aussi à ce moment la nécessité de transmettre. S'en suivent ateliers, cours pédagogiques et interventions en milieux spécifiques pour répondre d'autre part aux effets d'une danse partagée. Trouver les mots et l'état de corps, l'état d'attention juste pour permettre la communication simple guide- guidé.

La prise de parole va de pair avec le frottement aux divers propositions du champs artistique (théâtre, marionnettes, cinéma, stylisme, photographie, musique) avec François Rancillac, Arnaud Saury et Petra Schultz, Elisabetta Sbiroli - Cie Lalage, Frédérique Ribis, Christian Gangneron, Cyrille Weiner, Harald Lunde Helgesen et Renaud Herbin, Julika Mayer de la Cie LàOù Marionnettes contemporaines.

Et puis ma respiration intime qui trouve son rythme quand elle est brassée par les arts plastiques. Ce sera la conception des projets
« Interdiction de stationner (pour) En corps une promenade » et « faire de nos corps pris à parti des partis pris  » pour l'Espace de l'Art Concret de Mouans-Sartoux (06 – France).

Et les vents heureux qui donnent lieu aux collaborations avec Gotfried Honneger, Sylvie Ruaulx, Enna Chaton, Olivier Grossetête, Valérie Duchêné, Renaud herbin, le Collectif Dupont
et Rémi Duthoit avec Anémochore.

 
Membre actif
de Acteurs Chorégraphiques en région Paca


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